Bannière de l'article de blog sur les solution pour lutter contre le gaspillage alimentaire chez les professionnels.
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Dans le cadre de mon métier de rédactrice web SEO et copywriter freelance, j’ai la chance de travailler avec des clients extrêmement différents. Dernièrement, j’ai rédigé du contenu pour :
– Une agence de communication en Bretagne,
– Une entreprise experte dans la Qualité de Vie au Travail,,
– Une start-up qui recycle du mobilier professionnel.

Mais une cliente m’a particulièrement marquée lorsqu’elle m’a contactée il y a près d’un an.

Virginie Ardouin avait le projet un peu fou de proposer des prestations traiteur plus saines, cuisinées uniquement avec des produits locaux et de saison. Le tout, avec un enjeu de lutte contre le gaspillage alimentaire et les déchets, malgré la charge de travail supplémentaire que cela représente.

Jusqu’alors, je n’étais pas consciente de l’impact de la surproduction alimentaire et du gaspillage sur le réchauffement climatique. Je suis aussi coupable, puisqu’il m’arrive de jeter des aliments périmés. Mais en rédigeant sa newsletter mensuelle, mon regard a changé.

Ce sujet concerne aussi bien les particuliers que les professionnels. En effet, notre façon de nourrir le monde est à l’origine de plus d’un tiers des émissions globales de gaz à effet de serre générées par les activités humaines.

Un tiers.

Dans cet article, j’ai envie de m’intéresser avant tout aux professionnels. On voit beaucoup d’astuces antigaspi pour les particuliers, mais moins pour les entreprises. Et je suis convaincue que l’offre entraîne la demande, donc que les professionnels peuvent montrer le bon exemple.

La production alimentaire nécessite des ressources naturelles précieuses telles que l’eau, les terres agricoles et l’énergie. Le gaspillage alimentaire entraîne ainsi une utilisation inutile de ces ressources limitées.

Il est donc légitime de se poser des questions :

comment les professionnels peuvent-ils agir pour limiter ce gaspillage ? Existe-t-il des solutions innovantes pour inciter les entreprises à réduire ce gaspillage alimentaire ? Peuvent-elles aussi leur permettre de faire des économies ?

Certains souhaitent remettre les efforts à plus tard, comptant sur une technologie future qui ferait disparaître les problèmes d’un coup de baguette magique. Difficile de changer ses habitudes, n’est-ce pas ?

Mais d’autres prennent de l’avance. Des entreprises ont déjà mis en place des pratiques vertueuses pour limiter la production de déchets alimentaires et favoriser l’économie circulaire. Elles visent le long terme.

Tour d’horizon sur les bonnes pratiques antigaspi réservées aux professionnels relevées dans le cadre de mes recherches personnelles et pour certains de mes clients.


Quelques chiffres pour comprendre les ordres de grandeur

Les chiffres n’intéressent pas toujours le lecteur. Mais ils sont importants pour se rendre compte du poids du gaspillage alimentaire sur notre quotidien, en termes de quantités et de dépenses.

Rien qu’en France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes par an, pour une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros.

Gaspillage de légumes.
Le gaspillage alimentaire dépasse l’entendement.

Si vous vous demandez ce que cela représente pour vous, le chiffre suivant risque de vous faire tomber de votre chaise.

L’ADEME estime les déchets produits à 29 kg par personne et par an, dont 7 kg de déchets alimentaires non consommés encore emballés. Cela signifie qu’un français moyen jette l’équivalent de 56 repas par an.

Et pourtant, les particuliers ne représentent qu’une partie du gaspillage global. Il est encore plus important sur l’ensemble de la chaîne de production, de la fabrication à la distribution. Sur les 10 millions de tonnes de nourriture gaspillées, nous perdons :

32% lors de la phase de production,
21% lors de la phase de transformation,
14% lors de la phase de distribution,
33% lors de la phase de consommation.

Ces chiffres soulignent clairement l’ampleur du problème du gaspillage alimentaire par les entreprises. Ils suscitent une préoccupation croissante des particuliers, des professionnels et de l’État, qui a voté la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire). Celle-ci fixe des objectifs par paliers, et vise une diminution de 50% du gaspillage alimentaire d’ici 2025 chez l’ensemble des professionnels concernés : cantines, écoles, restaurants, collectivités, etc.

Les mesures ne seront bientôt plus des efforts consentis par chacun. Elles seront contraignantes.

Et certaines entreprises ont bien compris qu’il était temps de prendre de l’avance.


L’IA au service de la grande distribution


La loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire de 2016 s’adresse aux grandes surfaces alimentaires. Elle leur interdit de détruire les invendus alimentaires encore consommables et leur impose d’en faire don à des associations.

Pour aider la grande distribution à lutter contre le gaspillage alimentaire et à valoriser les invendus, des initiatives intéressantes voient le jour. Désormais, elle peut compter sur l’IA pour faire des économies substantielles grâce à des Food Waste Management Systems.

Par exemple, Phénix ou Too Good To Go simplifient le tri des dates courtes grâce à leurs applications. Celles-ci permettent au commerçants, entre autres, de vendre les articles à prix réduit sous forme de paniers.

J’ai aussi découvert l’entreprise Smartway en faisant des recherches sur LinkedIn. Les fondateurs ont eu l’idée d’une plateforme basée sur une Intelligence Artificielle, permettant aux supermarchés d’automatiser le tri des denrées bientôt périmées dans leurs stocks.

Une application signale les dates courtes. Les aliments sont ensuite automatiquement proposés à prix réduit dans les rayons, ou partent en don aux associations.

J’ai adoré leur concept engagé : ils ont notamment permis à Auchan de sauver 35 millions de produits du gaspillage alimentaire sur 12 mois.

Rayons d'un supermarché.
Les rayons d’un supermarché (Photo : Thierry Sourbier)

Les réseaux antigaspi pour les invendus

Les producteurs et fabricants le savent : leurs produits doivent être intacts et calibrés pour avoir une chance d’arriver sur les étals des supermarchés. Mais quand l’emballage est abîmé pendant le transport, quand les fruits et légumes sont trop petits, ils se retrouvent parfois avec des tonnes d’aliments dont personne ne veut.

Personne, vraiment ?

Will Smith réfléchit.

Jeune startup fondée par un ancien de chez Phénix, NOUS antigaspi est une boutique en ligne et un réseau d’épiceries dédiées à la réduction du gaspillage alimentaire.

Leur crédo ? Proposer aux producteurs et aux fabricants de vendre leurs invendus.

Ces produits sont généralement refusés par les circuits traditionnels de distribution pour diverses raisons : défaut physique, date courte, fin de série, surstock, etc.

Willy Antigaspi a une démarche similaire : ils proposent des produits bio et français invendus à prix réduits sur leur boutique en ligne.

Je pourrais enfin citer Malin, un supermarché discount antigaspi qui a ouvert 3 boutiques en Île-de-France pour sauver les produits moches, en dates courtes ou dont le packaging est abîmé.

Les producteurs et fabricants alimentaires ont donc le choix lorsque leurs produits sont refusés par la grande distribution. Et pour ce qui est des déchets alimentaires générés par la production, une solution existe également : l’upcycling alimentaire.

Epicerie NOUSantigaspi à Bordeaux
L’épicerie NOUS anti gaspi à Bordeaux

L’upcycling alimentaire

Des déchets, vraiment ?

L’upcycling n’est pas réservé aux vêtements vintage ou aux meubles remis au goût du jour.

J’ai découvert des entreprises innovantes qui avaient décidé de se pencher sur les déchets de l’industrie alimentaire qui finissent généralement à la poubelle.

On appelle cela des « coproduits alimentaires ». Le coproduit, c’est une matière qui résulte du processus de fabrication. Plutôt que de jeter cette matière lors de la phase de production et transformation, des professionnels interviennent pour la valoriser. D’autant plus que certains coproduits contiennent encore des nutriments intéressants.


Valorisation des coproduits

Les coproduits agroalimentaires peuvent représenter des ressources importantes pour la fabrication de l’alimentation animale. Ils peuvent être utilisés en l’état ou après transformation pour nourrir les animaux d’élevage ou de compagnie (croquettes, farines, tourteaux par exemple).

Par ailleurs, les coproduits sont aussi utilisés comme matières premières destinées à différentes industries (cosmétique, pharmaceutique, création de savons…). L’industrie pharmaceutique est particulièrement friande des racines, des feuilles, des tiges et des graines. Les plus connues sont la réglisse, la gentiane, l’arnica.

Enfin, une partie de ces matières partent dans la filière agronomique pour la fabrication d’engrais, pour le compostage ou l’épandage. Elles sont une source insoupçonnée de production d’énergie (méthanisation, combustion).

Les professionnels souhaitant valoriser leurs coproduits alimentaires peuvent se tourner vers des organismes comme Greenr pour se faire accompagner.


Dégustation

Certains coproduits sont remplis de bienfaits nutritionnels. C’est le cas notamment des drêches, ces résidus issus de la fabrication de la bière. Les intégrer à la préparation de nouveaux aliments prend tout son sens.

Impossible d’évoquer une valorisation de coproduits alimentaires sans citer des marques qui ont fait de l’upcycling leur cheval de bataille. Et comme je suis un peu chauvine, les premiers qui me viennent à l’esprit sont les biscuits bordelais Resurrection. Ne me jugez pas, leurs crackers ajoutent une touche vertueuse à mes apéros (d’autant plus qu’ils sont disponibles en vrac).

Si vous êtes à la recherche d’autres gourmandises antigaspi pour compléter votre liste de courses ou alimenter vos fringales, vous trouverez votre bonheur également chez In Extremis, ou chez Ouro. Ces marques prouvent que l’upcycling alimentaire permet de générer un revenu grâce aux coproduits et de gaspiller moins.

Sachet de biscuits in extremis.
Sachet de biscuits anti gaspi in Extremis

Compostage pour les entreprises

Alors que l’utilisation des composteurs va devenir la norme chez tous les particuliers d’ici 2024 dans le cadre de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (dite AGEC), on s’aperçoit que les poubelles débordent encore chez les professionnels de la restauration et les collectivités.

Pour réduire le gaspillage alimentaire, L’ADEME, Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, préconise d’associer de nouvelles pratiques antigaspi à l’utilisation du composteur. Et pour le pratiquer moi-même au sein de ma résidence, trier les biodéchets me permet de mieux me rendre compte des quantités que je jette.

Compost de biodéchets.
Le compostage, vous connaissez ?

Ok pour les particuliers. Mais les professionnels n’ont pas toujours les mêmes ressources et ne gèrent pas les mêmes quantités. Alors, comment faire ?

De super initiatives naissent pour valoriser les biodéchets des professionnels. Je peux citer par exemple la start-up bordelaise Bicycompost. L’entreprise collecte à vélo ou en camionnette électrique les biodéchets produits par les professionnels pour les transformer en compost. Et cela, pour un grand nombre de professionnels : les restaurants, bureaux d’entreprise, cantines, hôtels, etc.

Ainsi, on évite la pollution liée à l’incinération, et ce compost bordelais est distribué aux maraîchers de la région pour favoriser l’agriculture locale. Et la boucle est bouclée.


L’offre entraîne la demande

Face au défi de l’urgence climatique et la nécessité de réduire le gaspillage alimentaire, des solutions existent. Non seulement elles permettent de valoriser les produits à chaque étape de la production, mais elles sont source d’économies intéressantes.

On a découvert qu’on pouvait :
– utiliser l’IA pour agir avant que les dates de péremption n’arrivent à échéance ;
– valoriser les coproduits lors de la fabrication de nos aliments ;
– et composter ses biodéchets en fin de chaîne, même en entreprise.

Se faire accompagner dans la réduction du gaspillage alimentaire est possible pour les professionnels. Pour anticiper la raréfaction de certaines ressources et montrer le bon exemple, ces bonnes pratiques peuvent être mises en place dès maintenant dans de très nombreuses entreprises. Sans attendre la contrainte.

Je suis convaincue que l’offre entraîne la demande. En communiquant sur les efforts que vous intégrez dans votre entreprise, vous pouvez inciter d’autres professionnels à prendre le train en marche. Mais vous pouvez aussi faire des économies et attirer plus de clients.

En tant que professionnel, de quelles initiatives aimeriez-vous bénéficier ? Comment imaginez-vous les bonnes pratiques du futur ?

N’attendons plus. Agissons !

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